Alors, ni une ni deux, je suis sortie par la fenêtre et j'ai pris l’échelle de secours car si j’étais sortie par les couloirs, l’alarme se serait déclenchée.
J'ai traversé le parking, et je me suis posée à côté de l’entrée des camions de pompier… le portail s’etait ouvert enfin et j'ai couru de toutes mes forces jusqu’à cette usine !
Devant l’usine, j'ai soupiré un grand coup et j'ai réalisé que je l’avais fait, que j'étais libre ! J'étais face à un bâtiment immense et tout en briques, le portail était énorme et sinistre, recouvert de toiles d’araignées. Derrière le portail, il y avait un grand jardin, avec des toboggans effondrés et des balançoires rouillées. Je me suis avancé vers la porte et BAAM ! Je suis tombée : mon pied s’était emmêlé dans de vielles ronces piquantes. J'ai levé la tête et j'ai distingué, à travers des longues racines qui grimpent jusqu’en haut de la porte : « Jouet Land ».
Jje suis rentrée dans l’usine avec la boule au ventre. Il faisait tout sombre, on pouvait entendre le vent siffler… il y avait de grosses machines avec des tapis roulants sur lesquels trainait encore des jouets pas terminés.Cette salle était gigantesque ! Il devait y avoir une quinzaine de machines ! Des sculptures de sirènes sortait des murs. L’odeur était affreuse,ça sentait l’urine et des tas d’ordures était jetés dans un coin. Il y avait des jouets un peu partout, des clowns boiteux, des têtes de barbies blondes trainait sur le sol jonché de bris de verre et j'ai marché sur une poupée qui s'est mise à réclamer sa maman !
En gros, c’était un vrai film d’horreur et j'ai commencé à regretter l’hôpital car au moins l’hôpital est propre et ses toboggans ne sont pas effondrés : revenons à l’hôpital, je me suis dis !
Mais j'ai continué mon exploration : au fond, un couloir avec trois portes, une seule d’entre elles était ouverte… j’y ai pénètré et pris mon portable pour faire de la lumière : j'ai découvert une pièce qui ressemblait à celles dans les vieux film. C’était sans doute le bureau du patron : il y avait une montagne de dossiers, un gros ordinateur avec un écran minuscule, une photo de famille qui était posée sur le bureau, et un calendrier de 1991!
Je suis sortie de cette pièce par un escalier en métal. A l’étage, des pièces : la première était vide, dans la deuxième il y avait un matelas, un petit butagaz, des boites de conserve vides, des pleines... Ce qui était bizarre, c’est que les draps et le matelas étaient propres : est-ce que quelqu'un habite là ? Sur ce matelas, il y avait des vêtements roses, comme ceux des infirmières ! J'ai regardé de plus près : le nom Camille était inscrit sur la blouse - il s’agissait d’une infirmière qui s’occupais de moi ! Mais pourquoi ses vêtements étaient-ils là ? Que lui était- il arrivé ? J’ai eu tellement peur, l’angoisse avait monté ! Et si elle était morte ?
J'ai décidé de rester calme et de faire le moins de bruit possible, j'ai pénètré dans une autre pièce. Dans celle-ci se consume une bougie : qui l’avait allumé ? Des bombes de peinture vides était étalées par terre. Au fond, un dessin sur un mur effondré, plus je me suis approchée et mieux j'ai vus ce graff incroyablement bien dessiné, représentant un lion au premier plan et une savane au second plan… Il y avait un autre tag tellement impressionnant mais aussi très morbide. J’adore les tags mais celui la m'a choqué : on y voyait une femme, tuer avec une hache un petit garçon dans un hôpital. Quelle horreur !
Mais bon… les artistes ont toujours une grande imagination,et leurs tags sont des arts fabuleux, ils sont magnifiques.
Je suis réstée devant pendant de longues minutes et je me suis approché pour les toucher et un des tags n’était toujours pas sec : il n’était donc pas là depuis longtemps ! J'ai fais le tour du hangar pour essayer de comprendre ces tags et alors que j'ai contemplé un graphe, un bruit de crépitement me virent à l’oreille ! Sur l’instant j'ai crus que c’était un animal, peut-être un chat ou une souris, mais non, j'ai entendus un bruit de chaussures à talons, du style talons hauts? et j'ai discerné une voix chantonnant une mélodie… alors je me suis cachée.
Il y avait un long «Pchiiiiit » dans la pièce à coté. Doucement j'ai marché pas à pas pour aller voir au bout du couloir : c’était de là que venaient les bruits… la porte s'est entrouverte, ça sentait une odeur chimique à plein nez. J'ai glissé ma tête et ce que j'ai vus , m'a anéantie :
il y avait une femme, elle était habillée tout en rose, c’était une infirmière de mon hôpital ! Elle était grande et maigre, c’était Camille ! Elle a allumé un poste de radio et elle a cherché de la musique. Elle s'est changée en grapheur : vêtue d’une salopette en jean bleu tachée de toutes les couleurs,elle a pris une bombe dans chaque main et tagua un mur : peu à peu y apparaissent des enfants… mais soudain, son biper sonna et elle partis en courant. J'était sous le choc. J'ai l’heure : quatre heures du matin. J'ai décidé de rentrer dans ma chambre pour me coucher. Et me voilà de retour avec un tas de question en tête : est-ce que c’était vraiment mon infirmière ? Est-ce qu’elle vit là ? Que voulaient dire ses tags ? Bonne nuit...